L’affaire remonte au 13 octobre dernier. Une dizaine de jeunes de la Ronde Couture décide de mettre le feu à un transformateur électrique. A l’arrivée des pompiers, ils jettent des cailloux sur les véhicules et surtout tentent de jeter un coktail molotov. Le véhicule n’est pas touché et le coktail atterrit sur la chaussée. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déclarer. Mais l’affaire est particulièrement grave pour le procureur de la République, Laurent de Caigny, qui lance : « Il n’était pas question que quiconque puisse croire que certains quartiers de Charleville était en proie à de la guérilla urbaine« .
Il décide donc de répondre à cet acte de violence avec la plus grande fermeté. » J’ai dit au DDSP que ses hommes avaient une obligation de résultats et qu’il fallait déployer d’importants moyens. » Au total: une quarantaine d’hommes a été mobilisée sur cette enquête. Le commissaire Philippe Miziniak confirme : « Ces faits justifiaient qu’on utilise tous les moyens à notre disposition, vidéo protection, téléphonie, ADN… » La gendarmerie a également participé à cette enquête. Et moins d’un mois plus tard, neuf personnes étaient interpellées, ce mercredi 9 novembre au petit matin.
Des actes particulièrement graves pour le Procureur Laurent De Caigny
Cinq d’entre eux ont été mis hors de cause, trois relâchés faute de preuve. Les deux derniers, mineurs, ont été mis en examen. L’un d’eux, sans antécédent judiciaire, est actuellement sous contrôle judiciaire pour avoir participé à un attroupement armé et embuscade dans le but de commettre un délit. Le deuxième qui serait l’auteur du jet de coktail molotov, est actuellement en détention. Il encourt jusqu’à dix ans de prison et doit répondre de six chef d’accusation : attroupement armé, embuscade, mais aussi dégradation de bien par moyen dangereux (l’incendie du transformateur électrique), tentative de dégradation de biens (avec le jet de coktail molotov), dégradations de biens d’utilité publique (le caillassage des voitures) et violences par voie de fait. Sa détention provisoire peut durer quatre mois et peut être reconduites deux fois.
Le procureur Laurent De Caigny insiste : « J’aurais fait les mêmes demandes s’il avait un casier vierge. Il se trouve que ce n’est pas le cas, ce qui a peut être incité le juge d’instruction à me suivre. Pour ma part, j’applique la circulaire de la garde des Sceaux qui nous demande d’être particulièrement ferme en cas d’actes délictuels envers des secours. C’est ce que j’ai fait. Nous avons donc répondu grâce à l’efficacité des services de la police, à une inquiétude des habitants. Il n’y a aucune zone de non droit à Charleville, et aucune où les secours ne pourraient pas faire leur travail correctement. »